Thriller. Chapitre 21 . Maloiseau en milieu hostile

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Maloiseau ne serait pas un lanceur d’alerte.
   

Il estimait que les lanceurs d’alerte sont des lopes parce que ce sont des délateurs, des dénonciateurs, des rapporteurs à quatre chandelles, de sales morveux qui n’ont pas ce courage d’aller dire à ceux qu’ils dénoncent les yeux dans les yeux ce qu’ils leur reprochent, tout simplement parce qu’ils ne connaissent pas au fond le dossier qu’ils mettent en cause et ne portent pas la responsabilité de sa gestion, et Maloiseau n’aimait pas cette race-là qui fait de l’insoumission à l’ordre établi, à l’ordre civique son fonds de commerce..
 

 Ces gens-là n’affrontent que les institutions mais non leurs représentants intuitu personnae et responsables des décisions de gouvernance et de mise en oeuvre des lois et règlements.  
 

 Lorsqu’ils leur font face ils leur parlent, leur sourient, minaudent avec eux, mais ne leur disent pas ce qui leur pèse sur le système préférant la traîtrise au franc parler, ils esquivent, ils contournent, ils biaisent, ils dénoncent, et les font condamner d’emblée sans autres forme que celle développée par une médiatisation spécieuse, voyeuse, collaboratrice, ignare, inculte, et sans même qu’il y ait procès, par les tribunaux populaires les tribunaux de la vox populi, par les tribunaux des réseaux sociaux diffuseurs et aboyeurs des haines du siècle, mais ceci est une autre histoire et présentement pas celle de Maloiseau.
   

Que faisait donc la police ? La police ne faisait rien ou si peu, et par à-coups ou selon son humeur, lorsqu’elle avait un loisir et pu récupérer un peu entre deux éruptions d’essaims de gilets jaunes. On ne pouvait même plus leur lancer des balles à ceux-là qui se positionnaient de telle manière que leur oeil gobât le projectile et en fît les nouveaux gavroches. Quant aux autres catégories de délinquants on ne pouvait plus les étrangler ou les étouffer pour les empêcher de casser, de brûler, de défoncer les vitrines et de piller, c’est-à-dire qu’on avait le devoir d’encaisser, de se laisser asperger d’un cocktail molotov, de se faire défoncer le crâne par un latte en acier trempé et de se taire au nom de la paix sociale dont ils étaient sensés être les gardiens et de l’abnégation dont devait faire preuve un serviteur de l’Etat, tels les Pères blancs de jadis acceptant de mijoter dans une grande marmite afin de satisfaire aux rites cannibales les nourrissant et renforçant de leurs chairs bénies.
   

Alors que faisait la police, eh bien monsieur elle courbait l’échine et se laissait taper dessus… elle attendait la mort de l’un des siens au combat qui devînt son martyr et réhabilitât sa légitimité conspuée…
   

Demain serait un autre jour mais analogue à celui d’hier ou d’avant-hier, ou identique à celui d’aujourd’hui, mais les jours identiques n’existent pas, un jour est unique ! En tout état de cause un jour commun à tous les autres jours ! un jour à la con quoi !
   

Et revenons à la maison.

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Publié par

Phileus

Septuagénaire, aimant la course à pied, la lecture, l'écriture, la vie ...

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