Thriller. Chapitre 26. Le cursus de Maloiseau

Chapitre 26. Le curssus  de Maloiseau

Scolarités.
 

 Il redoubla sa cinquième, sa première, peut-être mêm… non il ne savait plus et il échoua au bac, une fois, deux fois … et ce fut la fin de son cursus secondaire. Il dût partir faire son service militaire.
   

On eût pu lui remettre un diplôme innovant qui lui eût procuré un vade-mecum qui lui eût permis d’entrer dans la vie la tête sur les épaules, lui donnant acte de ses carences, et le consacrant docteur honoris causa lui conférant une forme de reconnaissance pour son assiduité, son sérieux, sa persévérance dans les échecs, et sa volonté envers et contre tout de réussir, – d’autant que lui ne doutait pas paradoxalement qu’il y parviendrait, pariant qu’il arracherait un métier qui ne fît pas de la mathématique la science suprême et incontournable, le sésame de la réussite – enfin ce diplôme pour saluer d’avoir trois années durant emporter le premier prix de Français de la quatrième à la seconde au lieu de quoi l’administration de l’établissement peu encline à l’imagination créatrice et à un accompagnement de l’une de ses brebis égarée, l’abandonna, le laissa partir avec l’opprobre d’un triple zéro qui lui enfonçait du coup bel et bien la tête dans les épaules, et l’amenait à marcher dans les rues en rasant les murs y râpant, y  écorchant contre leur pierre la peau du dos de sa main lorsque des vagues suicidaires l’envahissaient. Et pendant plusieurs semaines il arborait la main brûlée, que les croûtes cicatrisaient …

.Les colères de l’adolescent   Maloiseau qui ébranlaient lourdement la famille… Les bagarres avec son frère les bagarres avec son père. Le poing à travers la vitre. Le pantalon que son frère déchira  après un chute de vélo et qui déclencha de la  part de Maloiseau une véritable crise furieuse,  hurlements à l’appui. Ses lancées de fromage blanc contre la tapisseria récemment renouvelée et posée. L’enfer, un enfer !

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 Service militaire et retour à la vie civile

   Libéré de son service militaire il se retrouva non pas à la rue, papa et maman l’attendaient alors que ses coreligionnaires avaient eux déjà le pied à l’étrier de la vie active alors que lui s’il n’avait pas sur le coeur l’étoile jaune avait sur le front la forme ronde du zéro, la lettre rouge de l’infamie, le chiffre noir du déchu.
 

 Sans diplôme il était dirait-on aujourd’hui comme une sorte de sans papier, de sans visa, une espèce de sans-dents aurait ricané un ex-président normal, un type qui avait toujours échoué, doté d’une intelligence déficiente dont on ne pourrait jamais rien tirer. Un sans-neurones quoi ! 
   

Qu’avez-vous comme diplôme, je n’en ai pas. Mais le bac ? je ne l’ai pas. Les visages se fermaient, gênés. Et les filles ; Vous habitez où ? Je suis chez mes parents. Elle baissait les yeux, esquissait un petit sourire pointu. Il y avait un grand silence. Ah ! Elles ce n’était pas la gloire non plus, les filles, pas le haut du panier, mais elles étaient comptables, sténo-dactylos, fières de l’être et condescendantes, un tantinet compatissantes, propriétaires de leur quatre L ou Deux chevaux. Pas des lumières non plus mais des cousettes, des petites mains heureuses de leur sort et de leur petit popotin. Considérant le niveau zéro qu’était le sien il n’osait aborder les filles de l’Université.
 

 C’est sa mère qui curieusement mais peut-être souhaitant confusément contribuer à le déniaiser, et qui quelques années plus tard se conduisit vis-à-vis de lui de manière ignominieuse à son encontre, jalouse de ses liaisons et qui à son retour de ses sorties humait ses cols de chemises et ses cravates empreintes du parfum des jeunes filles en fleurs, c’est sa mère qui l’incita à s’inscrire à un cours de danses là où elle-même avait appris à danser et où la même professeur qui lui avait enseigné la danse de salon lorsqu’elle était jeune, professait encore à quatre-vingt ans encore, épaulée par une entraîneuse de dix-sept dix-huit ans.
 

 En outre à deux minutes de chez lui Maloiseau existait un Salon où se tenaient régulièrement le samedi soir des nuits dansantes. Et Maloiseau libéré du service militaire sans emploi ou à peine, au moins à peu près satisfait de son physique et d’un charme certain se risqua à aller danser, à aller vers les filles auprès desquelles il connût un joli succès, banal, modeste, mais évident et plaisant. Mais un succès empêché par son statut de garçon sans diplôme, sans emploi, qui vivait en outre chez papa et maman et qui n’avait de voiture.

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Auxiliariat

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A Suivre

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Thriller. Chapitre 18. Classification

 

Chapitre 18. Classification

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Thriller. Chapitre 14. Maloiseau au commissariat

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Thriller. Chapitre 13. Quand Maloiseau monte au créneau

Chapitre 13. Quand Maloiseau monte au créneau

   Ce qui réjouissait Maloiseau c’était de penser que ces miséreux ne soupçonnaient pas que ce grand vieillard qu’il était s’organisât pour faire disparaître leur engeance, pour confondre et broyer ces impurs, ces vivrions miasmatiques. Maloiseau à cette fin entendait bien s’ériger en justicier enfilant non pas pour les besoins de sa cause mais pour les besoins de la cause, la Cause du Peuple, la panoplie des Robin des Bois, Davy Crockett, Batman, Clint Eastwood et pourquoi pas celle de Zorro et irait les noyer dans les fleuves des enfers tels le Styx, le Phlégéton, l’Achéron, le Cocythe ou le Léthé.
    Eh bien mesdames et messieurs je l’ai expliqué, les défenseurs de la société, les gardiens de sa paix, chacun se défilant pour de bonnes raisons, du moins qu’il invoquait comme telles et abdiquant, moi Maloiseau je m’y colle, considérant préalablement que je ne suis pas une tête brûlée et que j’avais quand même en ma qualité de citoyen conscient et responsable, entrepris les démarches nécessaires pour alerter les institutions aux fins utiles afin qu’elles applicassent tout simplement les règlements ou sinon pourquoi les a t-on votés, édictés, publiés, notifiés, hein pourquoi ? !
   Et d’ailleurs Maloiseau peut vous conter en quels termes il fut reçu et avec quel dédain il fut entendu lorsqu’un jour sur le fondement de sa qualité de citoyen responsable et de manière pacifique il interpella les services de police pour dénoncer la non-application des sus-dits ;
     Et je vous raconte.
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Thriller. Chapitre 12. Maloiseau Imperator

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Une histoire de bol

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Continuer à vivre

Dans le Monde daté du 2/3 octobre 2022 Edgar Morin 101 ans …

 » Sans avoir de croyance métaphysique, j’ai le sentiment permanent du mystère de toute chose, de l’incompréhensible, je ne sais toujours pas pourquoi je suis né, pourquoi j’existe …

Tant que je suis animé par des forces de curiosité, d’intérêt, d’amitié, d’amour, je ne pense pas à la mort. […] Tout en sachant que je n’ai pas d’avenir, je continue à faire des projets, notamment d’écriture. Une musique qui me touche, un visage qui me fascine, ou bien la nature, peuvent m’émerveiller et me procurer des émotions mystiques.

Ce que j’essaie maintenant, c’est non pas de survivre, mais de continuer à vivre. C’est un plaisir, une volupté, de sortir le matin dans les petites rues piétonnes ensoleillées de Montpellier, de rencontrer des gens avec qui je parle. J’éprouve de grandes joies à ces petites choses quotidiennes.

En 2009 j’ai rencontré Sabah [… ] J’ai retrouvé l’amour et l’intenssité de la vie, à 89 ans.

Hommes de tous les pays …

Que les Vierges soient … Hommes de tous les pays soyons solidaires, unissons-nous, soyons sages, légers et subtils, cessons nos dragues lourdes, nos regards libidineux, fermons nos bouches, brimons nos langues curieuses, mordons nos lèvres voluptueuses, dans nos poches enfermons nos mains baladeuses, qui ne savaient plus retenir nos doigts folâtres, qui s’autorisaient des suspicions d’explorations obscures, des caresses mal venues, portons le cilice de la vertu … mettez une croix sur vos clins d’oeil, vos sourires enjôleurs, ne cherchez plus les rimes dans vos dictionnaires pour des mots doux, désormais c’est le règne des haines, des dénonciations, des calomnies, des infâmies, des vengeances, plus de mots d’amour, de doux billets, de sms, mais des oui madame, bien sûr madame, mes hommages madame, Ô madame cachez-nous ce sein, je vous prie de bien vouloir me pardonner, fuyons .. Ne nous laissons plus flageller, abandonnons ces amazones à leur nouvelle destinée, que Dieu les préserve de tout mal, de tout péché, laissons-les prôner l’avènement d’un nouveau monde, propre, saint, pur, que les vierges soient !

Trintignant – Les § Inattendus de Phileus

Qu’est-ce qui est le plus important, la guerre en Ukraine, la chaleur, les affaires Abad ou Bourdin, les élections, ou la mort de Jean-Louis Trintignant  » Mort paisiblement de vieillesse  » ? Ah ! comme j’aimerais mourir paisiblement de vieillesse… Lundi comme Jean-Luc ( Mélenchon ) j’attendrai le coup de téléphone du président lui annonçant sa nomination en qualité de premier ministre, qu’il est drôle ce monsieur Mélenchon mais s’il est vrai que la vie continue je n’en pense pas moins à ce couple celui de Nadine et Jean-Louis Trintignant .

Une petite gourde de Mexicaine – ( Les § inattendus de Phileus ).

…  » Et je me suis rendu compte que je discutais avec une petite gourde de Mexicaine, et je le lui ai dit . Sans réfléchir, j’ai ramassé ses chaussures rouges, et je les ai envoyées dinguer contre la porte de la salle de bain en lui disant de sortir :  » Vas-y, casse-toi !  » J’allais dormir, oublier ; j’avais ma vie, mon lot de tristesses et de guenilles, pour toujours. Béa les yeux pleins de larmes de repentir, s’est déshabillée et a glissé son corps minuscule entre les draps, avec moi. Il était vermeil comme une grappe. J’ai mordu son pauvre ventre, barré jusqu’au nombril par la cicatrice de sa césarienne ; elle avait les hanches si étroites qu’il avait fallu l’éventrer pour mettre son enfant au monde. Des jambes comme des baguettes. Elle ne mesurait qu’un mètre quarante-cinq. Elle a écarté ses jambes menues, et je lui ai fait l’amour dans la douceur du matin. Et puis, tels deux anges épuisés, naufragés dans un garni de Los Angeles, qui ont découvert ensemble l’intimité la plus délicieuse de la vie, on s’est assoupis, et on a dormi jusqu’en fin d’après-midi.  » C’est beau comme du Kerouac et c’est du Kerouac Sur la Route. Une larme de bonheur simple pour ouvrir ma journée ..

Les paragraphes inattendus de Phileus

Fiertés – La Marche des Fiertés … J’y vais, enfin j’y vais ! en qualité de spectateur, qualité c’est vite dit, plutôt en spectateur bonasse, curieux, amusé, qui apprécie l’ambiance colorée, tonitruante, gaie et gay, lesbienne et transgenre, et alors même que je ne partage pas ces moeurs que je ne partage pas ni ne cautionne, mais il faut faire avec puisque désormais les institutions les avalisent et les défendent … Enfin quand même comment pourrais-je cautionner cette Marche des fiertés, la fierté de ceux qui approuvent les mariages en tous genres, qui approuvent la gestation pour autrui, qui approuvent la prolongation de l’interruption volontaire de grossesse à quatorze semaines et alors même que le corps des gynécologues désapprouve horrifié cette soi-disant avancée … Enfin bon je suis homo pourquoi en serai-je fier, lesbienne pourquoi en serai-je fière et transgenre pourquoi je .. Je suis homo je suis lesbienne, transgenre, bon eh bien je le suis, ça me regarde, ça ne regarde que moi, point à la ligne. Mais je suis normal ( qu’est-ce que la normalité ) et être normal m’est déjà bien suffisant à assumer ..

Les paragraphes inattendus de Phileus

La cloche de la chapelle au bout de la rue sonne ses douze coups, ça fait très place du village … En attendant depuis des temps immémoriaux, ça féconde, ça féconde, et ça enfante, ça enfante par milliers, par millions et par milliards, l’humanité est un rut permanent, et puis on vit on bouffe, on meurt et enfin on brûle, on incinère ou on enterre, l’on meurt sans que quiconque vous ait connu, ait entendu parler de vous, mais après tout vous n’étiez rien, l’on meurt même avant d’avoir vu le jour, ou d’avoir vécu, l’on meurt en découvrant sur le tard que l’on a vécu et que l’on ne savait pas que l’on vivait et l’on voudrait recommencer, alors à quoi bon ce mouvement continu, on gagne quoi à la fin ? Rien on est même puni, l’enfer, le purgatoire au mieux, et dire que l’on s’est crevé donc pour des prunes, non y’ a un truc, c’est pas possible ..

Les paragraphes inattendus de Phileus

Nous sommes quatre, comme les quatre mousquetaires, classes moyennes, vieux décatis, mais qui faisons deux fois par semaines nos dix à douze kilomètres de footing, tranquilles malgré nos arthroses, nos sciatiques, nos prostates dessoudées, mais A *** depuis quelques semaines commence à battre de l’aile, plus précisément du poumon, ça faiblit, il s’accroche A *** ne veut pas mourir déjà, alors il s’accroche il veut vivre et croire qu’il peut tenir encore une dizaine d’années d’ailleurs c’est ce que l’un de nous il y a quelques mois nous a proposé comme objectif tenons dix ans encore, nous avons acquiescé, quant à moi je n’assure pas que j’y parviendrai et d’ailleurs je peux mourir dans l’instant, m’écrouler dans l’instant le front sur le clavier ou sur ma page blanche mais comme il faut mourir mourrons, enfin nous ne sommes pas encore morts, et sommes heureux de vivre, mais l’on commence à percevoir les premiers signes d’un déclin évident nous en prenons acte et nous ne sommes plus sur la même route que celle de Jack Kerouac et de son terrible ami Neal Cassady qui en cavale passant la tête par la portière pour mieux humer la ville s’exclamait ;  » Ah Bon Dieu, quelle vie !  » . Il n’avait pas assez d’yeux pour voir les filles. «  Matez-moi celle-ci, ah ! elle me botte celle-là, ah ! les femmes que je les aime, que je les aime, que je les aime ! je les trouve fabuleuses ! les femmes c’est ma vie !  » Nous aussi nous avons aimé les femmes, nous les aimons encore mais nous, nous ne sommes plus sur une route nous sommes sur un sentier qui nous emmène, qui nous emmène, où ? Pause ! demain est un autre jour. Mais après tout nous ne sommes pas encore dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et gna gna gna, et gna gna gna où l’on nous mettra au lit à seize heures après nous avoir langés et fait boire un breuvage insane.

Les paragraphes inattendus de Phileus

Nous sommes quatre, comme les quatre mousquetaires, classes moyennes, vieux décatis, mais qui faisons deux fois par semaines nos dix à douze kilomètres de footing, tranquilles malgré nos arthroses, nos sciatiques, nos prostates dessoudées, mais A *** depuis quelques semaines commence à battre de l’aile, plus précisément du poumon, ça faiblit, il s’accroche A *** ne veut pas mourir déjà, alors il s’accroche il veut vivre et croire qu’il peut tenir encore une dizaine d’années d’ailleurs c’est ce que l’un de nous il y a quelques mois nous a proposé comme objectif tenons dix ans encore, nous avons acquiescé, quant à moi je n’assure pas que j’y parviendrai et d’ailleurs je peux mourir dans l’instant, m’écrouler dans l’instant le front sur le clavier ou sur ma page blanche mais comme il faut mourir mourrons, enfin nous ne sommes pas encore morts, et sommes heureux de vivre, mais l’on commence à percevoir les premiers signes d’un déclin évident nous en prenons acte et nous ne sommes plus sur la même route que Jack Kerouac et son terrible ami Neal Cassady qui en cavale passant la tête par la portière pour mieux humer la ville s’exclamait ;  » Ah Bon Dieu, quelle vie !  » . Il n’avait pas assez d’yeux pour voir les filles. «  Matez-moi celle-ci, ah ! elle me botte celle-là, ah ! les femmes que je les aime, que je les aime, que je les aime ! je les trouve fabuleuses ! les femmes c’est ma vie !  » Nous aussi nous avons aimé les femmes, nous les aimons encore mais nous, nous ne sommes plus sur une route nous sommes sur un sentier qui nous emmène, qui nous emmène, où ? Pause ! demain est un autre jour. Mais après tout nous ne sommes pas encore dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et gna gna gna, et gna gna gna où l’on nous mettra au lit à seize heures après nous avoir langés et fait boire un breuvage insane.

Les paragraphes inattendus de Phileus

Allez vieux au travail, allez mon pote ! tu ne vas pas passer la journée devant la télé, tu as de la chance ta sciatique te laisse tranquille depuis trois ou quatre nuits, bon tu dors par séquences courtes, tu te tournes et retournes, mais y ‘ a pire mon vieux par les temps qui courent, tu pourrais être sur un grabat, dans les odeurs d’urines, de formol et entre les mains de soignants morveux, tandis que là hein ! il va faire beau humide mais beau en fin peut-être pas beau mais mieux que ce matin lorsque sous une petite pluie fine tu es allé chercher ton pain, il a augmenté … Allez vieux ! Kessel, Kerouac, Laforgue, Valmore t’attendent, laisse tes neurones les tripoter, les ingurgiter, il est sept heures vingt et une il fait seize degrés, oui c’est vrai les policiers ont tiré top vite sans sommations, dit-on, ça se gâte pour eux…… Il paraît que l’ex président normal s’est marié avec Gayet, Gayet je l’ai vue nue dans je ne sais plus quelle film, elle avait du charme, elle ne se rase pas, du moins dans ce film elle n’était pas rasée, ses parents ont un château je crois, c’est madame Royal qui doit l’avoir mauvais elle qui voulait le mariage lui qui n’en voulait pas …elle qui croyait au ciel lui qui n’y croyait pas.

Nouvelle – Un crime parfait – ( Suite de 1 et 2, et fin )

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Un soir, c’était en août. Apolline et moi cheminions  le long du quai désert au bord du fleuve. L’air était doux et sentait bon le sable chaud. J’étais allé le matin même chez le coiffeur. J’avais le cheveu très court, presque ras, coupe para pas très prisée à l’époque. J’avait fait mon service dans les parachutistes après que toute mon adolescence durant ma mère m’emmenant chez le coiffeur me faisait littéralement rasé. Nous étions pauvres. Au collège l’on me moquait, le tondu ! m’insultait-on. 

   Apolline n’a pas aimé du tout.  » Pourquoi as-tu fait ça ?  » m’a-t-elle questionné, sévère. Donc ma tête ne lui revenait pas et ça la gênait de s’afficher avec une boule à zéro ! J’aimais bien pour ma part passer ma main sur ses seins ronds et bien agréables. Je pouvais comprendre son désagrément, son irritation même de ne pouvoir passer sa main dans mes cheveux.

    J’avais aussi pu constater, du moins au toucher – elle m’avait assez vite autorisé à glisser ma main sous sa jupe et sous son slip – qu’elle se rasait la chatte, à l’époque ce n’est pas un mot que l’on osait dire, autrement dit elle se rasait le pubis et avait le poil dru quand il repoussait et que je sentais sensuel érotique sous mes doigts.

Mon cœur ne lui était donc qu’accessoire me dis-je. Elle ne m’aimait pas, me désirait, c’était sexuel chez elle. Elle m’avait déjà bien contrarié avec Colette cet autre soir …. Je suis même certain que j’ai connu Colette bien avant elle. Elle prit ma non réponse par défaut ou mon indifférence du moment pour une ignorance crasse et me prit pour un illettré.

    Ce soir elle m’entreprenait sur un nouveau registre de notre relation, elle n’aimait pas les cheveux courts. A l’époque les cheveux courts pour les garçons n’étaient pas mode du tout. Les filles n’aimaient pas les cheveux courts pour les garçons. Elle m’a vexé de nouveau, elle venait de nouveau de m’humilier. Je l’aimais mais ça commençait à bien faire. Mais je lui ai proposé de prolonger la promenade et l’ai emmenée jusqu’au bord du quai sur le port. Nous parlerions, sa contrariété s’estomperait.

Il était bien vingt trois heures, la lune était haute et pleine et s’alanguissait en se coulant sur le fleuve.

Je n’ai jamais trop su ce qui s’était passé. L’on marchait le long du quai épaule contre épaule. Nous nous étions soudain enfoncés dans un silence malheureux, peiné, que nous ne parvenions pas à rompre. Elle était côté fleuve, vraiment au bord du quai. A un moment, je me suis écarté d’elle pour bien la regarder pour lui dire, captant son regard, avec mes yeux :  » Apolline, pourquoi m’as tu fais ça ? mes cheveux vont repousser je te promets que je ne recommencerai plus « .

Elle était au bord du quai, je me suis avancé vers elle, je voulais la prendre contre moi, je l’aimais, elle a reculé, j’ai eu peur j’ai dit Apolline ! elle s’est reculée encore et c’est là qu’elle est tombée dans le vide, dans le fleuve. Elle a crié, j’ai vu ses yeux effarés, ses jambes sous sa jupe, un bruit, le corps qui bute dans l’eau avant de s’y enfoncer, qui fait plouf, un geyser. Il y a eu des remous. J’aurais pu plonger. J’ai crié, j’ai fait des gestes avec les bras. Elle coulait, remontait, dérivait. J’ai eu peur. Il n’y avait personne alentour. Je paniquais, elle montait, remontait puis a coulé emportée loin déjà.

 Je n’ai pas plongé. C’eût été insensé dans ce grand fleuve noir et rapide. J’ai regardé autour de moi, personne, j’ai attendu, personne, le fleuve poursuivait son cheminement vers l’estuaire. Je suis quand même allé au milieu de la chaussée arrêter une voiture, elle, elle devait être loin maintenant, j’ai dit faut appeler les pompiers y’a quelqu’un qui est tombé à l’eau, ça été long nous n’avions pas de téléphone portable à l’époque.

Les pompiers ont tardé, puis le temps qu’ils trouvent l’endroit pour mettre leur canot à l’eau et faire une virée pour la forme sous la lune, Apolline était loin très loin, noyée, morte depuis longtemps, ils ont retrouvé son corps dans les roseaux trois kilomètres plus loin deux jours après.

La police m’a interrogé, je n’ai rien nié, j’ai tout raconté, il m’ont interrogé cinq fois, mon crâne rasé les agaçait, un policier m’a dit avec la gueule que tu as à l’âge que tu as tu aurais dû plonger si tu dis que tu ne l’as pas poussée.  J’ai répondu je ne sais pas nager. Il m’a dit je ne te crois pas. Il avait raison je sais nager et j’ai précisément appris à nager dans ce fleuve. Ils ont fini par me relâcher.

Je l’aime encore aujourd’hui c’est la seule femme que j’ai aimée. Elle n’avait qu’à pas reculer. Elle n’aurait pas dû me vexer.

                          µµµ

                        FIN

  • Le jeudi 3 octobre, le lundi 7 octobre 2013

Nouvelle – Un crime parfait – 2 –

…  J’étais alors employé dans un service mécanographique. Evidemment, puisque ça date. Elle était employée aux écritures dans la même entreprise. On s’est croisé dans les locaux un matin.

Dans l’escalier qui allait du rez-de-chaussée au sous-sol ou du sous-sol au rez-de-chaussée. Je descendais. Elle montait de l’imprimerie étreignant une liasse encombrante de circulaires. Elle a levé les yeux vers moi. J’ai dû la troubler gravement. Elle a tout lâché d’un coup. Il y a eu un bel envol de feuilles blanches qui après s’être complu dans de jolies et courtes arabesques se sont éparpillées sur toutes les marches.

Je me suis baissé et l’ai aidée à ramasser, nos yeux se sont croisés, nos joues se sont frôlées. Chacun a dû rosir un peu. C’est comme ça que nous sommes tombés amoureux. C’est elle qui de son bureau m’a appelé, moi j’étais très timide.  » Vous voudriez passer une soirée cinéma avec moi  » J’ai répondu oui. C’est ainsi que l’on a commencé à se fréquenter. C’est comme ça que l’on disait à l’époque.

On était à la veille de mai soixante huit. Elle s’appelait Apolline. Elle m’a dit :  » Avec un p « . Je l’ai regardée. Ah ! bon. Je n’ai pas compris pourquoi elle m’avait dit ça. 

     Un soir nous sommes allés au cinéma voir  » Les Canons de Navarone « , non ça les Canons de Navarone avec Anthony Quinn, ce fût plus tard avec une autre, une Françoise, celle-là elle m’avait fait tout un scénario pendant la séance. Elle avait enlevé ses boucles d’oreille, puis donner sa langue. Elle était bonne d’ailleurs, mais je m’égare et je reviens à Apolline.

Apolline ce soir là s’était étonnée que je ne connusse pas Colette, du moins que je parusse ne point la connaître. Comment tu ne connais pas Colette ! s’était-elle exclamée avec sa voix flûtée. J’avais été vexé.

A suivre

Dis monsieur …

Dis monsieur pourquoi on se lève, pourquoi faire, dis monsieur pourquoi on se couche pourquoi faire si c’est pour se relever au matin, je ne m’appelle pas Sisyphe moi monsieur, je ne suis pas le petit Prince, je n’en ai rien à faire du petit Prince, c’est facile de vivre dans les livres, d’y faire le beau…. moi aussi je peux me teindre les cheveux, me mettre un beau foulard, et un beau pyjama et dire de belles paroles, et après et après monsieur je fais quoi … moi les moutons je n’en ai rien à faire, rien et je préfère Sophie et ses malheurs et Bécassine ma cousine qui s’amusent à couper en deux les petits poissons rouges….

Le Cocorico de 12.01 … Ah ! la vie, ah ! la vie !

11.46 19° ce Jeudi 19 mai 2022 … Mon ami J *** s’accroche, mais là, il peine, il a encore voulu essayer notre parcours de footing intermédiaire de dix kilomètres, mais il cale, il cale, il souffre il ne le dit pas mais il est malheureux, l’on décline…

Des chiens ont encore pissé sur mon joli bouquet qui au pied de la demeure sur le trottoir a mis un an pour éclore, des graines offertes par la ville dans le cadre de  » Ma rue en fleurs « , sales chiens, sales maîtres …

Et la factrice qui me dit j’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer la collègue qui me précédait, que vous connaissiez qui a pris sa retraite il y a deux ans, elle est morte, elle avait cinquante huit ans, un cancer elle avait perdu son mari, un cancer … Dieu n’est pas juste … C’est tout pour le moment et c’est triste .. Ah la vie, ah la vie !

Le Cocorico de 6.59 – C’est ta vie Camarade !

6.43 ce Jeudi 19 mai 2022 16°… La guerre en Ukraine ne m’affecte pas matériellement, mais me trouble profondément par ailleurs, et je suis las de ce contexte de guerre, de morts, de ruines, et je suis las de ces débats politiques à la noix, si dérisoires, bien sûr il faut gérer un pays mais pas au prix d’insultes de tous genres en continu, j’en ai marre …

Et parfois de vivre, alors que alors que si tout n’est pas pour le mieux tout n’est pas si mal …. Bon ceci dit je n’ai rien résolu et je ne résoudrai rien, Le Covid ébranle encore d’un coup trois proches bien que relativement jeunes et vaccinés qui tirent la langue et rendent leurs intestins et se terrent sous leurs couettes … quand d’autres se terraient encore dans les tréfonds de Marioupol …

Et d’un coup trois caries soignées hier je me déglingue je me déglingue, je raconte ma vie ? Soit ! mais c’est ta vie que je raconte camarade… avec ses heurts, ses bonheurs et malheurs, ses vices et ses abnégations, ses tics et obsessions, son train-train, ses niaiseries et ses rares sublimations ..